- Le premier texte que je souhaitais partager est un poème de D. W. Winnicott. "Tous les lecteurs de Winnicott éprouveront à cette lecture comme un sentiment d'étrangeté. N'ont-ils pas déjà lu ce texte quelque part ? Quel poète a-t-il déjà su décrire cette douleur d'enfant regardant sa mère, impuissant à sécher ses larmes et comme enveloppé dans cette souffrance abyssale ?" (in Winnicott insolite, éditions PUF 2004) :
The Tree
Ma mère sous l'arbre pleure,
pleure,
pleure,
C'est ainsi que je l'ai connue
Un jour, étendu sur ses genoux
Comme aujourd'hui sur l'arbre mort
J'ai appris à la faire sourire
A arrêter ses larmes
A abolir sa culpabilité
A guérir sa mort intérieure
La ranimer me faisait vivre.
- Connaissez vous le pot au noir? Cette métaphore utilisée par Winnicott et qui caractérise si justement l'adolescence: "C'est une zone maritime de 100 à 1000 kilomètres de large qui fluctue entre les deux tropiques, passage obligé pour tous les navires voulant aller d'un hémisphère terrestre à l'autre. Cette zone est caractérisée par une météorologie particulière: l'air y est très instable et les changements de temps sont fréquents et contrastés. Le calme plat et les grains de vent violent accompagnés de précipitations importantes s'y succèdent. La dynamique du processus d'adolescence est frappée d'instabilité, c'est le pot au noir, passage obligé où l'évolution physiologique irrémédiable se conjugue avec des fluctuations psychoaffectives chaotiques et imprévisibles".
